Tout ça pour ça !

Publié le par Poupsan

Elle marche vite, elle n'arrive plus à courir. Pourtant le temps lui est compté.

Elle n'a dit à personne où elle allait.

Elle a tout calculé. Elle a fait mine de sortir les poubelles et elle a filé par derrière.

Elle a jeté le gros sac poubelle dans le container et, joyeuse, a suivi le sentier qui, à l'arrière de la bâtisse, mène à la grand-route, sûre que personne ne pourrait la voir depuis la maison.

Tout en hâtant le pas, elle égrène dans sa tête tous les mots doux qui lui viennent à l'esprit quand elle pense à lui.

Ça fait maintenant trois jours qu'ils ne se sont pas parlés et c'est un vrai supplice pour elle.

Elle a besoin d'entendre sa voix, de le sentir près d'elle, juste à l'autre bout du fil, même si, elle le sait bien, il est si loin.

Elle se dépêche, elle sait que plus elle ira vite, plus elle aura de temps pour lui parler, pour l'écouter.

Elle ne marche déjà plus, elle court, elle s'envole et croit voler !

Ça y est elle n'est plus très loin, elle aperçoit au loin une tâche grise dont le métal renvoie la lumière éblouissante de cet après-midi printanier.

Un vent léger la rafraîchit agréablement, car elle commence à avoir bien chaud à force de se presser ainsi.

Plus que quelques mètres, elle est surprise, la cabine téléphonique semble beaucoup plus propre que de coutume. Elle essaie de mieux la voir, mais elle n'y arrive pas bien.

Elle continue à énumérer tous les mots doux qu'elle connaît.

Soudain elle s'arrête , le respiration coupée !

- Non, ce n'est pas possible, Oh mon Dieu ! Non, vous n'avez pas pu les laisser faire ça !...

La cabine devant elle est complètement vandalisée. Il n'y a plus de parois en verre, seuls les montants métalliques restent plantés là, tout droits, devant elle.

Les larmes lui montent aux yeux : le combiné pend tristement au bout de son fil...

Elle n'y peut rien. Désespérée, envahie par le chagrin, elle sanglote.

Elle saisit, malgré elle, le combiné, pourtant elle sait bien qu'il n'y aura aucune tonalité.

- Comment, mais comment faire ????

- Comment vais-je pouvoir lui parler ?

- Mon Dieu, ne pourriez-vous inventer un petit téléphone que l'on emporterait avec soi et qui nous permettrait de téléphoner discrètement, quand on le voudrait ?

Elle finit par se ressaisir ; tant pis, elle devrait s'y résoudre, il lui faudrait à nouveau écrire, écrire son amour sur papier.

Alors, pour se calmer tout à fait, avant de rentrer, elle se dit : " les paroles s'envolent, les écrits restent ! "

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R
Coucou Poupsan, <br /> Bien vrai qu'il faut faire attention à ce qu'on dit. Bel article. Bisous. Bab.
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